C’est pas ce que je voulais

C’est pas ce que je voulais

On m’a donné un cadeau. Oui, oui, un cadeau pour moi. Bien emballé. Il avait été mis de côté en dessous de l’arbre de Noël. Pour moi. J’avais un sourire placardé sur le visage. Quel moment extraordinaire! Quelqu’un avait pris le temps de procurer quelque chose d’exceptionnel, et en plus, c’était pour moi. Je déballe le tout avec autant de précaution qu’il est possible à un jeune enfant, surcarburé de bonbons et biscuits et surexcité de recevoir un cadeau parfait.

Je tiens enfin le cadeau déballé entre mes mains.
Je regarde le cadeau.
Je regarde celui qui me l’a donné.
Je regarde le cadeau…
Et sortent de ma bouche des mots bien trop familiers pour de nombreux parents, ou simplement tout être humain normal. Des mots prononcés sans trop réfléchir à leur poids : « C’est pas ce que je voulais. »

«Plus ça change, plus c’est pareil»

Maintenant adulte, lorsque je ne reçois pas ce que je veux, ou lorsque je reçois ce que je ne veux pas, je suis assez mature pour mieux gérer la situation. Mes paroles sont maintenant empreintes de douceur et d’humilité et à l’occasion, je me fais même verser une larme à moi-même.

Non. Mes / nos problèmes sont peut-être différents aux différents stades de la vie, mais ma / notre réponse chronique demeure la même.

L’année passée, à presque pareille date, j’écrivais que je souffrais de mécontentement. À mesure que l’année avançait, j’ai réalisé que j’aurais autant pu écrire qu’une journée dure vingt-quatre heures. C’est d’une évidence. Nous souffrons tous de mécontentement, à un certain degré plus ou moins grave les uns que les autres. Il nous est tous arrivé de ne pas recevoir ce que l’on voulait ou d’avoir reçu ce que nous ne voulions pas.

Il faut alors passer à un examen des faits autre que celui de dire que nous n’avons pas ce que nous désirons. Si nous sommes honnêtes, nous pourrions constater que nous n’avons peut-être pas reçu ce que nous désirions, mais pas non plus ce que nous méritions. Qui parmi nous pourrait dire qu’il n’a jamais manqué de douceur? Qui parmi nous pourrait dire qu’il n’a jamais fait preuve d’orgueil? Qu’est-ce qu’on mérite réellement?

Un changement de coeur

Nous sommes tous grincheux. Connaissez-vous le conte de Noël moderne “Le Grincheux”? Un grand monstre vert avec un tout petit coeur ratatiné et des intentions machiavéliques. Le Grincheux n’aimait pas Noël, il n’aimait pas les gens; en fait il n’aimait pas grand-chose. Même les rares choses qu’il aimait étaient celles qui servaient ses buts et passions tordues (tel que détruire le plaisir des autres et voler Noël).

Le grincheux
Le grincheux avec son chien max

Donc… Nous sommes tous le Grincheux. Nous avions / avons tous un tout petit coeur axé sur le nous. Nous méritons de dépérir seul dans une forteresse lointaine sur une montagne. Loin des célébrations et de la chaleur d’un feu bien alimenté. Nous ne méritons même pas le réconfort de la présence de notre chien Max.

Je vous épargne les détails du livre et du film et je vous divulgue le point culminant de l’histoire. Le tout petit coeur endurci et orgueilleux du Grincheux est renouvelé. Il reçoit un coeur nouveau. Eh oui, l’histoire du Grincheux en est une d’une conversion. Son coeur nouveau est doux et humble et désire le bien de ceux qui l’entourent.

Attirer notre attention sur mon histoire d’un cadeau mal reçu ou celle d’un Grincheux qui voulait voler Noël nous pousserait peut-être à la réflexion; mais ni l’un ni l’autre ne nous permet d’atteindre une attitude du coeur appropriée.

Pas le Noël voulu

Nous devons diriger nos regards vers le seul qui est réellement doux et humble de cœur. Nous devons diriger nos regards vers celui qui change les coeurs. Celui qui transforme nos désirs. Celui qui donne les meilleurs cadeaux. Celui que nous oublions parfois, celui à qui devrait s’adresser les festivités en cette période de l’année, celui qui n’a pas eu le Noël qu’il méritait.

Une situation politique très instable, des autorités douteuses, des lieux de cultes divisés, certains en appui au gouvernement, d’autres en rébellion; une famille au bord du divorce, la précarité financière, une grossesse inattendue, un déménagement sans trop savoir la prochaine étape; des restrictions sur où et comment on peut se rassembler, et finalement les hôpitaux tellement débordés qu’on doit faire accoucher la pauvre jeune femme dans une grange, voir une grotte.

Je ne parle « bien évidemment » pas d’aujourd’hui, mais du premier Noël.

Pendant qu’ils étaient là, le moment où Marie devait accoucher arriva, et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle des hôtes.

Luc 2.6-7

[…] lui qui est de condition divine, il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais il s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme […]

Philippiens 2.6-7

Le Dieu de l’univers, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le tout puissant créateur, s’est fait homme. Il s’est abaissé pour nous sauver. Quelle merveilleuse nouvelle. Quelle incroyable injustice.Ce n’est pas ce qu’il méritait.

Ce même Roi a également eu une vie remplie d’épreuves et de situations horribles. Il a été trahi par un de ses plus proches compagnons et mené à l’abattoir par un baisé de celui-ci. En plus, par la suite, son meilleur ami a nié de l’avoir connu en le regardant se faire battre. Ce n’est pas ce qu’il méritait.

Il n’avait pas fini de parler, quand toute une troupe surgit. A sa tête marchait le nommé Judas, l’un des Douze. Il s’approcha de Jésus pour l’embrasser. Mais Jésus lui dit : Judas, c’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme!

Luc 22.47-48

Une servante, en le voyant là près du feu, l’observa à la clarté de la flamme et dit : En voilà un qui était aussi avec lui. Mais Pierre le nia en disant : Mais non, je ne connais pas cet homme.

Luc 22.57-58

Qu’en est-il des désirs du Fils de L’homme à travers ces événements et bien d’autres de sa vie sur terre? Qu’en est-il de ses sentiments lors des épreuves?

Il leur dit alors: «Mon âme est triste à en mourir. Restez ici, éveillés avec moi.» Puis il avança de quelques pas, se jeta le visage contre terre et fit cette prière: «Mon Père, si cela est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »

Matthieu 26.38-39 (voir aussi Luc 22 : 41-42 / Marc 14 : 33-36)

Pas ce que je voulais, mais ce dont j’ai besoin

Je ne vous invite pas à vous taire, peu importe vos émotions présentes, sur tout ce qui se passe dans votre vie en ce moment ou ce qui se passera lors des Noëls à venir. Je ne vous invite pas aux rires ni à la fête.

Je vous invite à diriger vos regards vers le seul qui est réellement doux et humble de cœur, et recevoir ce qu’il nous offre les bras ouverts.

Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger.

Matthieu 11.29-30

En effet, un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l’appellera merveilleux conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

Esaie 9.5

Ainsi, puisque nous avons un souverain grand-prêtre qui a traversé le ciel, Jésus, le Fils de Dieu, restons fermement attachés à la foi que nous professons. En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d’obtenir compassion et de trouver grâce pour être secourus au moment opportun.

Hébreux 4.14-16

Prière

Père Éternel,
C’est pas ce que je voulais.
Tout ça, ce Noël, les décisions, les épreuves.
J’aurais envie de le crier.
C’EST PAS CE QUE JE VOULAIS.
Père, rappelle moi cette précieuse bonne nouvelle.
Rappelle-moi ta venue. L’injustice que tu as subie.
Non seulement tu me vois, mais tu as VÉCU.
Tu es capable de compatir.
Tu es là avec nous.
Ce que tu donnes est bon.
Emmanuel – Dieu parmi nous.
Merci pour ta venue.
Amen.

Photo: Garbage bin full of gifts on white background by Marco Verch under Creative Commons 2.0