TL;DR. (résumé) Une valeur reconnue et identité accordée plutôt que la valeur désirée et identité donnée à soi-même, sont urgemment nécessaires.
Un précipice
Il y a un précipice croissant dans notre société. Un précipice si massif que le Grand Canyon ne saurait exprimer les dimensions de cet espace béant. La profondeur et la noirceur de la Fosse des Mariannes commence à peine à décrire l’ampleur du dit précipice.
C’est un vide qui se doit d’être rempli, cependant, qui ne l’est pas. Ce n’est pas un vide qui l’est par faute de ressources pour le combler mais bien par un manque de responsabilité que je qualifierai de lacune sociale grandissante.
Ce précipice est le manque d’approbation; ou encore, le manque d’amour.
Aimer, vraiment?
Nous sommes appelés en tant qu’être humain à aimer notre prochain. L’amour est requis, que ce soit envers nos connaissances éloignées (quelqu’un que l’on croise dans la rue ou même quelqu’un d’un autre pays), nos collègues de travail, nos amis, les membres de notre famille, ou notre partenaire.
Amour impersonnel
L’approbation et l’amour peuvent prendre des formes très larges ou très précises, comme l’on peut imaginer, en fonction de la relation avec la personne en question. Un salut de la main ou un hochement de la tête envers l’inconnu masqué de l’autre côté de la rue démontre de manière concrète que cette personne a de la valeur, ne serait-ce qu’une valeur impersonnelle mais tout de même une valeur digne d’être reconnue.
« Je te vois, très cher confrère être humain, et je reconnais que tu es unique et aimable! » dit-on de la main. On dit tout ça d’un hochement de la tête? D’un simple bonjour sans mots?
Il serait trop simple de cibler ceux qui m’entourent pour décrire leurs nombreuses fautes et ainsi démontrer mon point concernant le manque d’amour sociétal. D’ailleurs, je suis de l’avis d’un auteur interprète populaire qui a dit « La problématique de notre monde c’est moi! » (Marc Martel, connu pour ces reprises de Queen, sur son album « Ending Is Beginning »)
Donc… Bien souvent, j’avouerai que personnellement, lorsque je salue quelqu’un dans la rue, j’espère simplement que cette personne va continuer de marcher sans me déranger dans ma course. Il fait froid. Ou l’été, il fait chaud. J’ai toujours une excuse. Alors malheureusement même mon « salut » est coupable de ce précipice de manque d’amour. Je pense à mon moi. Ma pizza réchauffée. Ma TV et mon divan. Le confort bienvenu du silence de mon appartement compartimenté. Silence outre le bruit intermittent des pas de mon voisin d’en haut, lui aussi dans son appartement compartimenté. Je crois qu’il s’appelle ****. Il fait des shifts de nuit et je ne le croise pas souvent.
Le « moi » qui se plaignais tantôt de cet isolement covidien chaotique qui me laissait triste et nostalgique est le même « moi » qui y trouve trop souvent une solitude salutaire (ou damnable) au profit de mon égocentrisme.

«Hypocrite!», dis-tu, en cognant à la porte de mon raisonnement?
«Ma pizza refroidit…», réponds-je, en enclenchant la serrure.
Amour intime
Je ne ferai pas des exemples de mes interactions avec tous les styles de relations que j’entretiens, tels que des collègues ou des amis; donc je passerai tout de suite à celle des plus intimes. Je parle bien entendu de ma relation avec ma très chère bien-aimée (lire pauvre mal-aimée). Au moins là, je m’assure un contraste d’amour donné versus les déficiences de mon « Bonjour l’inconnu, jase moi pas stp. »
Le matin, son café est prêt avec un peu de lait. Je lui donne la tasse entre les mains. Encore, sans mots, mais de manière plus éloquente qu’avec notre inconnu dans la rue :
« Tu es précieuse, ton bonheur compte beaucoup pour moi, je sais que tu es fatiguée et tu peines à ouvrir tes yeux mais je te trouve belle, j’apprécie ta compagnie, tu me fais rire, on est ensemble mais j’ai tout de même hâte de te retrouver à la fin de la journée; si j’avais à choisir, tu saurais que mon choix est déjà fait, c’est ton nom qui est sur le certificat, à la vie à la mort, je t’aime! »
Un « café con léché » qui n’a rien à envier des plus beaux couplets d’Ed Sheeran. En deux temps trois mouvements j’exprime ce que les cartes Hallmark et les films de Noël de série B mettant en vedette Josh Duhamel n’ont jamais exprimés… Non! N’exprimerons jamais.

Certainement là verrons-nous bonté et douceur, approbation et amour. Dans ces petits gestes quotidiens nous saurons repérer l’antidote à notre grotesque virus global d’antipathie. Tous ensembles alors; j’entends déjà les cloches des cathédrales, les trompettes royales, l’entrevue à Tout Le Monde En Parle suivi d’un exclusif dans La Semaine : Je suis un bon dieu. Inclinez-vous et tremblez devant ma majesté caféinée.
J’exagère à peine, car ce moment tendre ne persiste évidemment que quelques tristes secondes avant que le service donné ne se transforme en reconnaissance dû. A-t-elle dit merci? A-t-elle étendu la main pour me faciliter la tâche? M’a-t-elle volé un oreiller du divan pendant que j’accomplissais le dur labeur de rincer le filtre de la machine à café? A-t-elle par le fait même mis en danger mon confort, ma paix matinale, la perfection divine de mes désirs quant à quel oreiller elle peut avoir accès par mes bonnes grâces? Péché absolu, ose-t-elle me demander plus de lait?
PLUS. DE. LAIT?
Une source tarie
Je me répète, j’exagère à peine dans mes deux exemples relationnels ci-dessus.
D’un côté, je discute à l’occasion avec mes voisins; de pluie et de beau temps, certes, mais discussion toute de même. De l’autre côté, ma femme pourrait témoigner que je ne suis pas en rage constante sur l’endroit ou sont placés les oreillers; croyez-le ou non, il nous arrive même de rire ensemble. Cela n’excuse en rien la réalité de mon précipice. Cela n’excuse pas mon manque d’approbation des autres et mon manque d’amour envers tous; même ceux qui devraient en être témoins de manière particulière et profonde. Je n’approuve pas ce que je devrais approuver, et je n’aime pas ce que je devrais aimer.
On ne m’accorde pas la valeur que j’estime exacte, alors je vole pour prendre ce que je veux, mais je suis insatiable, donc je puise de mon être intérieur pour m’assurer de la viabilité.
Je suis insatisfait par un vide identitaire, donc je m’en crée un nouveau : je suis qui je dis que je suis. Un athlète qui mérite et gagnera toujours la médaille d’or car je cours contre moi-même.
La cause est l’effet, et l’effet est la cause de mes comportements individualistes.
Je suis créateur de mon propre malheur. À la fois coupable et victime.
Fond du barils
Ma valeur est comme un réservoir percé. Je n’arriverai jamais à être comblé, surtout si je tente de me remplir moi-même. Comme une banque qui imprime de l’argent Monopoly.
Mon identité est comme un disque brisé. Condamné à me répéter mes vérités qui deviendrons vide de sens. Comme une mélodie qui devient une cacophonie perdue dans les échos d’une caverne profonde. “All you need is love!” devient “Is love all you need?” (Tout ce dont tu as de besoin c’est l’amour! [AFFIRMATION] – Est-ce que l’amour est tout ce dont tu as de besoin? [QUESTIONNEMENT])
Un manque d’approbation et un manque d’amour. Ce précipice, ce gouffre terrifiant devient de plus en plus grand. J’ai cru dire plus tôt avec raison qu’il était vide, mais nous le remplissons bien paqueté. Ce précipice est plein de contradictions et de fausses impressions. Ces choses, quand bien qu’elles occupent toute la place, sont des récipients creux. Autant qu’elles semblent légères et agréables, elles sont lourdes et horribles.
Ces choses pleines et vides, légères et lourdes, nous les avons même renommés et réattribués une gradation d’importance – identité et valeur. Les sept péchés capitaux sont devenus les sept péchés mignons. Aussi mignons soient-ils, notre précipice ne cesse de grandir et s’en remplir. Nous pensons toujours à nous, à moi, avant de penser aux autres, à elle et à lui. Ce qui devait être un puits débordant d’amour est devenu un coffre-fort qui en redemande toujours mais qui n’est jamais plein.
Notre identité ne cesse de se déformer comme jardin secret qui pousse dans le désert, dans le Grand Canyon, plein de mauvaises herbes, mais faute d’eau et de racines : aucun fruit.
Notre valeur est en constante chute libre comme une couronne rouillée et écrasée au fond de la Fosse des Mariannes : elle ne reflète plus la majesté que son créateur aurait voulue.
Où donc devrions-nous chercher une identité qui portera du fruit?
Qui donc pourrait nous donner une valeur qui brillera à jamais?

Amour insondable
JÉSUS. Celui qui est digne de tout amour et toute approbation!
2 Pierre 1:7 Oui, il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire quand la gloire magnifique lui a fait entendre une voix qui disait: «Celui-ci est mon Fils BIEN-AIMÉ, qui a toute mon APPROBATION.»
JÉSUS. Celui qui pouvait réclamer la couronne mais s’est comporté en serviteur!
Philippiens 2:5-8 Que votre attitude soit identique à celle de Jésus-Christ: lui qui est de condition divine, il n’a pas regardé son égalité avec Dieu comme un butin à préserver, mais il s’est dépouillé lui-même en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux êtres humains. Reconnu comme un simple homme, il s’est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu’à la mort, même la mort sur la croix.
JÉSUS. Celui qui a aimé et qui est mort pour ce qui est détestable.
Romains 5:8 Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous: alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
JÉSUS. Celui en qui nous sommes adoptés, rachetés, pardonnés, devenus héritiers, et en qui nous avons un but claire pour notre vie : de le connaître et de le faire connaître.
Éphésiens 3 :3-13 [… ]V5 il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance, V6 pour que nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés dans le bien-aimé. V7 En lui, par son sang, nous sommes rachetés, pardonnés de nos fautes, conformément à la richesse de sa grâce. […] V11 En lui nous avons été désignés comme héritiers, ayant été prédestinés suivant le plan de celui qui met tout en œuvre conformément aux décisions de sa volonté V12 pour servir à célébrer sa gloire, nous qui avons par avance espéré dans le Messie. […]
JÉSUS. Notre sauveur et notre libérateur.
Tite 2:11-14 En effet, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été révélée. Elle nous enseigne à renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent conformément à la sagesse, la justice et la piété en attendant notre bienheureuse espérance, la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour de belles œuvres.
Prise 2
En guise de seconde conclusion, car j’espère que vous verrez dans les versets précédents une conclusion et un point de départ à travers Jésus-Christ. Donc, en seconde conclusion, je souhaite pouvoir vous avertir et vous encourager par une parabole qui m’a souvent averti et encouragé dans mes luttes et désirs face à l’approbation et l’amour. En d’autres mots, pour tous ceux qui se sentent irréprochables des sept péchés mignons, et pour tous ceux qui se sentent condamnés des sept péchés capitaux.
Il dit encore cette parabole, à l’intention de certaines personnes qui étaient convaincues d’être justes et qui méprisaient les autres:
Luc 18:9-14
«Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était un pharisien, l’autre un collecteur d’impôts. Le pharisien, debout, faisait cette prière en lui-même: ‘O Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, injustes, adultères, ou même comme ce collecteur d’impôts. Je jeûne deux fois par semaine et je donne la dîme de tous mes revenus.’ Le collecteur d’impôts, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant: ‘O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.’ Je vous le dis, lorsque ce dernier descendit chez lui, il était considéré comme juste, mais pas le pharisien. En effet, toute personne qui s’élève sera abaissée, et celle qui s’abaisse sera élevée.»
Prière
O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur.
Je cherche ma valeur et mon identité ailleurs qu’en Jésus.
J’ai besoin d’être constamment renouvelé. Attire mes regards vers Jésus.
Rappelle moi qui je suis, mon identité et ma valeur en Jésus.
Comble-moi de ton amour, et qu’en découle de moi un amour qui ne se transmet pas uniquement en paroles, mais en actes et avec vérité.
Amen.